Atelier Fidélité

Publié le par Fae

Moi qui suis de toutes les chances et forcément toujours VIP ( en vrai je me couche à 22:30 et porte des chaussettes en pilou, mais passons), je participe actuellement à un atelier d'écriture, baptisé l'Atelier Fidélité - du nom de sa rue, rapport à une copine qui a la classe, rapport au fait que je vous la présenterai un jour.

Mais passons.

Hier soir, armée de ma fougasse aux trois fromages et de mon plus beau cahier, j'ai gribouillé en groupe, avec plaisir et admiration pour mes camarades - c'est fou comme les gens sont talentueux, et l'ignorent. C'est un peu beau je trouve, mais passons.

Et comme cette semaine j'ai plus réfléchi que rêvé, comme je n'ai que peu de péripéties à vous raconter et que le temps passe mon enfant, je partage avec vous le résultat d'un exercice réalisé hier, dont le thème était la métamorphose. Je voudrais vous proposer tous les textes qui ont été produits sur le thème, mais propriété intellectuelle patins couffins et bon matin.

 

 

Je crois que j'ai compris, maman.

J'ai fait comme tout le monde, j'ai fait comme la notice. J'ai grandi sous tuteurs, j'ai fleur en diplômes. On était plein sur un caillou, on avait tous cherché notre nom sur l'écran déroulant du club Dorothée, le jour d'anniversaire. Et d'écrans en écrans, j'ai poussé sous cloche. Arrivé la vingtaine, j'ai fini d'être brillante : je suis passée quota. Un rien drôle, quand on fouille à l'unisson dans la boîte de Smacks pour trouver le cadeau. Si tu as la figurine du prof, tu peux l'échanger contre l'ouvrier. Ça vaut pas un clou aujourd'hui, la part de regard qu'on mettait dans nos Kinders maman.

On était une marée, décorée compétences. A vingt-cinq ans tout juste, on était sans âge. Dans la case naissance c'était génération toujours. Parfois tu balbutiais, maman. Entre un flamby doré et ton gâteau yaourt grumeaux, tu osais à peine soupirer : "A mon époque, ma fille, se percer les oreilles, c'était déjà tout un programme..."

Je te dévisageais, un peu sceptique.Entre deux MMS et trois prières téléportées au ciel, je te trouvais très volontaire dans le passé, maman.

Et puis j'ai fait ma grande entrée. Il y avait des sirènes des bonus des orgasmes. J'ai grandi d'un seul coup, pour devenir partielle. Une pièce de rechange. Une particule flottante. Le bras armé, ou pas, d'un monde efficace.

La dernière fois que j'ai baillé, ils m'ont mise sur secteur, maman. Et j'ai compris que c'était ça : le club Dorothé, les compétitions de pogs, Ace of Base, et même Brel, et voyager en Inde. C'était être stigmate. Devenir ma propre empreinte de ce que le groupe a fait de moi. Mais ne sois pas inquiète, maman. depuis que je n'ai plus de visage, je suis parfaite. Je bats au rythme de nos résultats. Et j'ai compris que si j'ai suivi cette route, maman, c'est parce qu'elle était juste assez éclairée pour que je crois être la seule à l'emprunter.

 

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Publié dans En un mot - mot.

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