Déclaration à celle

Publié le par Fae

Un samedi en solo, à compter les bourrons de poils et traverser la ville pour aller à Mistigriff, ah les addictions de jeunesse... Petit tour sur les réseaux sociaux, petite lecture des statuts sisteriens comme toujours. Puis huitième sourire de la semaine en apprenant que les maîtres de stage de ma soeur on adopté un hérisson, qu'ils ont baptisé comme son chat (Alphonse, si tu nous entends) et qu'elle a du ravaler son dégout quand ils ont installé ladite éponge à puces sur la table pendant leur dîner. Ah, la vie à la ferme, sympa non ?

Ça me fait penser qu'il y a quelques temps, j'ai parlé d'elle dans un mail à une amie. Plus tard, j'ai retravaillé le texte. En me disant, je lui donnerai quand elle aura le blues. Merci Alphonse le hérisson !

Soirée famille dans la ville d'enfance, la maison qu'on a baptisé Polly Pocket. Ma sœur, revenu pour 48h de son stage à la ferme, fait des pancakes pour le dîner. Elle veut retrouver de l'enfance. Elle veut mâcher encore quelques naïvetés. Comme quand on habitait dans l'immense maison que les parents ont avait construite avant de s'apercevoir qu'ils ne voulaient plus d'un toit commun. C'était une maison en haut d'une butte, cachée derrière un marronnier centenaire. De petits plots faisaient une allée de lumière au chemin de graviers. Quand on avait de la chance, maman venait nous chercher au collège en Nevada, le tank familial. Au portail, le frère et moi nous contorsionnions pour sortir de l'habitacle par les fenêtres, et grimper sur le toit. On montait le chemin (cent mètre, cent dix tout au plus), c'était notre conquête. Couchés sur le toit d'une voiture à 15 à l'heure, on était les rois du monde. On était fiers, on avait tout, et peur de rien. C'était avant, maman vivait de l'atelier au salon sans trébucher sur le réel, papa sirotait ses whiskys dans le silence bourgeois de celui qui n'est pas sûr d'être au bon endroit. Et dans cet avant, nous avions une coutume : les dimanches américains. Chez nous, ça voulait dire qu'on laissait tomber les masques. On était moins obligés par l'éducation, on pouvait dire je m'en moque. Le dimanche, il n'y avait qu'une règle : chacun mangeait ce qu'il voulait. Ça se terminait toujours de la même manière : les dîners sucrés. A moi les céréales, les tartines de Nutella, les Flambys à la pelle et si maman avait le feu sacré, parfois Ô peut-être une seule fois mais ça m'a tellement marqué, un repas de choux à la crème. Nos dimanches, à goûter les nuages. Puis les nuages qui sont venus après, entre maman évaporée et papa en valise, c'est les nuages qu'on a plus vus mais dont on saura toujours se souvenir. Ce soir ma soeur veut nous offrir des nuages. Elle se met en quatre, toujours, pour chouchouter nos palais. Elle nous aime comme ça, elle magnifie la vie, sa vie, comme ça, et je trouve ça beau.

 

Et parce que depuis toujours ma sister patisse aux dimanches comme d'autres empilent des palettes ( un jour, je vous parlerai des compétitions de trial du frère, un jour ), voici quelques belles images du blog de la magicienne Emilie Guelpa, Griottes. Son espace créatif est une infusion de talents, tous plus épatants : photos, design, couleurs, peinture, cette jeune directrice artistiue / designer culinaire fait tout, et je l'adore. D'ailleurs, je vous conseille ces deux livres souuublimes, Je cuisine poétique et Je cuisine champêtre. C'est beau, c'est bon, ça a tout bon !

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PS1 : Tous les crédits photo sont à E. Guelpa.

PS2 : Puisqu'on m'a fait part d'une impatience jolie, je précise que l'abécédaire prend du retard parce que ma frangine a kidnappé mon ordi - mais ça vient, ça vient !

Publié dans Mes pérégrinations

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